jeudi 10 juin 2021

Propreté des rues. Ces agents de l’ombre qui entretiennent notre quotidien

Article proposé par Kévin DA FONSECA- Etudiant LproQHSSTE, promo 2020-2021 

Les agents d’entretien municipaux sont quotidiennement confrontés à des risques, qu’ils soient physiques, psychiques ou biologiques. Aujourd’hui ces risques augmentent. La crise sanitaire actuelle à fait émerger un risque supplémentaire, dû aux masques que l’on peut retrouver au sol et qui peuvent contaminer les personnes qui les touchent. Mais ce ne sont pas les seuls risques !

 Cependant, le travail de ces personnes qui bravent le mauvais temps et la chaleur est-il suffisamment respecté ?

La fiche métier que nous pouvons retrouver sur le site bossons-fute.fr, nous donne beaucoup d’informations concernant ce métier. On y apprend donc que l’agent de nettoyage urbain assure la propreté des espaces publics et privés. Cet emploi ne nécessite aucune qualification spécifique. Ils sont amenés à laver les rues et les zones de marchés, ramasser les feuilles mortes, les papiers et les déchets, vider les poubelles publiques, etc. Ils utilisent aussi des outils manuels comme le balai ou les souffleuses de feuilles mais aussi des outils mécaniques comme les balayeuses ou les laveuses de voiries. Les nettoyeurs urbains sont aussi amenés à utiliser des produits chimiques, dans le processus de nettoyage des espaces publics.

Pourtant ces emplois, que ce soit le nettoyage urbain ou le ramassage des ordures ménagères, peuvent paraitres très simples et sans dangers, mais ils présentent bel et bien un certain nombre de risques. Ils sont confrontés aux risques de chutes, aux Troubles Musculo Squelettiques (TMS), aux risques chimiques, mais surtout aux risques biologiques. Aujourd’hui, le risque biologique est très présent dans leur quotidien. Mais tout d’abord, qu’est-ce que qu’un risque biologique. Il s’agit, d’après le document intitulé « Les risques biologiques dans la collecte des déchets ménagers et assimilés » de la CRAMIF, de l’exposition d’une personne à des agents biologiques (=microbes) pendant leur travail. Ces agents biologiques, vont être présents dans les déchets (ordures ménagères, emballages alimentaires, etc.), sur les poubelles ou les conteneurs, les sacs ayant servi à stocker les déchets, la benne de collecte ainsi que les outils ou objets ayant été en contact avec les déchets (balais, pelles, gants, vêtements de travail…). Les employés peuvent attraper ces agents biologiques en les touchant, en respirant les poussières provenant des déchets, en cas de reversement de déchets sur soi ou encore en cas de piqure en ramassant une seringue usagée ou bien en cas de blessure pendant le ramassage ou la collecte d’ordures. Le masque, qui est aujourd’hui un objet pouvant transmettre la COVID-19, devient un risque supplémentaire, lorsque les agents d’entretien doivent les ramasser et les jeter.

Tous ces microbes peuvent provoquer chez eux des infections, des problèmes gastro intestinaux, des maladies de la peau, des problèmes respiratoires et aussi des allergies. Le moyen le plus efficace pour éviter d’être contaminé par ces agents biologiques, passe par le port d’une tenue de travail et d’outils adaptés (tenue de travail, combinaison jetable, gants de travail, masques et lunettes de protection, etc.).

On apprend, d’après un article de l’INRS intitulé « Collecte des déchets : les risques du métier », que le nombre de journées perdues par an dues à des accidents du travail ou des maladies professionnelles est de 230 000 et que 60% des accidents du travail sont liés aux manutentions manuelles. On y apprend aussi qu’un accident du travail est d’une durée moyenne de 78 jours et qu’une maladie professionnelle de 200 jours. Ces chiffres révèlent donc bien la dureté et l’effort nécessaire à toutes ces personnes quotidiennement.

Mais alors comment faire pour éviter tous ces accidents du travail et ces maladies professionnelles. Il faut mettre en place des mesures de prévention.

L’article de l’INRS « Collecte des déchets : passez à l’action ! » nous explique quels types de mesures peuvent être prises et comment les mettre en place.  Il y 3 mesures de prévention à mettre en place afin de réduire ces risques professionnels. « Tout d’abord, en supprimant ou réduisant le danger, en mettant en place des mesures de protection collectives ou bien en utilisant des équipements de protection individuelle (EPI) si les autres mesures ne suffisent pas à réduire les risques. Former et informer les salariés sur les risques et leur prévention ».

Ces 3 mesures de prévention sont extraites des 9 grands principes généraux qui régissent la prévention, qui sont eux-mêmes extraits de l’article L4121-2 du code du travail, qui concerne les obligations de l’employeur. L’INRS, dans son « Introduction à la prévention », nous explique le but de chaque principe et nous aide à mieux les comprendre.

« 

-                  Éviter les risques, c'est supprimer le danger ou l'exposition au danger.

-                  Évaluer les risques, c'est apprécier l’exposition au danger et l’importance du risque afin de prioriser les actions de prévention à mener.

-                  Combattre les risques à la source, c'est intégrer la prévention le plus en amont possible, notamment dès la conception des lieux de travail, des équipements ou des modes opératoires.

-                  Adapter le travail à l'Homme, en tenant compte des différences interindividuelles, dans le but de réduire les effets du travail sur la santé.

-                 Tenir compte de l'évolution de la technique, c'est adapter la prévention aux évolutions techniques et organisationnelles.

-                  Remplacer ce qui est dangereux par ce qui l’est moins, c’est éviter l’utilisation de procédés ou de produits dangereux lorsqu’un même résultat peut être obtenu avec une méthode présentant des dangers moindres.

-                  Planifier la prévention en intégrant technique, organisation et conditions de travail, relations sociales et environnement.

-                 Donner la priorité aux mesures de protection collective et n'utiliser les équipements de protection individuelle qu'en complément des protections collectives si elles se révèlent insuffisantes.

-                  Donner les instructions appropriées aux salariés, c’est former et informer les salariés afin qu’ils connaissent les risques et les mesures de prévention.

».

Avec toutes ces informations, nous sommes à présent capables d’identifier des situations présentant des risques pour nos travailleurs et donc d’identifier des actions à mettre en place pour limiter ou supprimer leur exposition aux risques. Voici quelques exemples de mesures de prévention à mettre en place quotidiennement selon le type de risque : (Exemples de prévention issus de l’article de l’INRS « Collecte des déchets : passez à l’action ! »)


Prévenir les chutes :

-          Faites respecter la règle des 3 appuis lors de la montée / descente du camion

-          Formez le personnel à l’usage du marchepied et de la main courante.

-          Autorisez l’usage du marchepied uniquement en vitesse de conduite inférieure à 25 km/h.

-          Faites effectuer le bâchage et le débâchage des bennes depuis le sol.

-          Equipez vos salariés de chaussures de sécurité montantes à semelles antidérapantes.


 

Prévenir les risques liés aux manutentions manuelles :

-          Mécanisez les manutentions chaque fois que possible

-          Limitez les distances à parcourir lors du déplacement avec port de charges.

-          Favorisez l’utilisation des bacs sur roues pour faciliter le déplacement des charges.

-          Veillez au bon état et au bon étiquetage des contenants avant leur manutention et leur transport.

-          Privilégiez le travail en binôme pour les charges lourdes.

-          Formez les salariés concernés à la prévention des risques liés à l’activité physique (Prap).


Prévenir les risques chimiques :

-       

Mettez à disposition des matériels permettant une manipulation et un stockage des produits sans risque (contenants étanches, produits absorbants en cas de fuite)

-          Vérifiez les conditions de transport des produits selon la réglementation « Accord pour le transport des marchandises Dangereuses par la Route » (ADR).

-          Assurez-vous que la documentation et les consignes de sécurité se trouvent à bord du véhicule.

-          Assurez-vous que le conducteur ainsi que les membres de l’équipage ont suivi la formation ADR.

-          Vérifiez la présence à bord du véhicule du bordereau de suivi de déchets dangereux (BSDD).

-          Formez les salariés aux risques chimiques.

-          Fournissez le matériel de protection adapté aux produits transportés (chaussures, gants, combinaisons, extincteurs).

 

Bibliographie :

CRAMIF. (s. d.). Les risques biologiques dans la collecte des déchets ménagers et assimilés. Consulté à l’adresse https://www.fnade.org/ressources/_pdf/1/823-risques-biologiques-collecte-dechets.pdf

Agent d’entretien et de nettoyage urbain. (s. d.). Consulté 4 mars 2021, à l’adresse http://www.bossons-fute.fr/index.php?option=com_content&view=article&id=431:agent-d-entretien-et-de-nettoyage-urbain&catid=2&Itemid=3

Article L4121-2—Code du travail—Légifrance. (s. d.). Consulté 4 mars 2021, à l’adresse https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000033019913/

Collecte des déchets : Les risques du métier—Votre métier—INRS. (s. d.). Consulté 4 mars 2021, à l’adresse https://www.inrs.fr/metiers/environnement/collecte-dechets/collecte-dechets-risques

Collecte des déchets : Passez à l’action ! - Votre métier—INRS. (s. d.). Consulté 4 mars 2021, à l’adresse https://www.inrs.fr/metiers/environnement/collecte-dechets/collecte-dechets-agir

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