vendredi 27 mars 2020

Quels étaient les risques présents sur le Titanic ?

Par Amélia DUPUY et Mathilde FERREIRA

Le Titanic, comme vous le savez surement tous, était considéré comme LE paquebot insubmersible… mais malheureusement la réalité fut totalement différente.
Son aventure commença le 10 avril 1912, lorsqu’il quitta l’Angleterre pour rejoindre New York. A son bord il y avait 2200 personnes dont 885 employés.
Dans la nuit du 14 avril, le navire de 53m de haut percuta un iceberg de 30m, ce qui causa sa perte. Le Titanic mis 2h40 à couler et seulement 32% de la totalité des personnes à bord survécu.

Seulement, de nombreux problèmes qui existaient déjà à son départ ont également participé à son naufrage.

Nous nous sommes posé un certain nombre de questions : Et si l’iceberg n’était pas la seule cause du naufrage du Titanic ? Et si d’autres risques étaient présents à bord ? A quels risques les passagers du bateau étaient-ils exposés ? En avaient-ils conscience ? Quel était le risque que le bateau coule ? Comment aurait-on pu éviter le drame du Titanic ? Qu’aurait-il fallu faire pour que Jack ne finisse pas au fond de l’océan ? Tant de question sur ce fameux naufrage que nous tenterons de résoudre.
Analyse : C’est principalement sur le film de James Cameron, qui reste très fidèle à la réalité, que nous nous sommes basées pour faire notre analyse mais cette fois-ci non pas avec le regard d’une jeune fille innocente mais bien en tant que responsable QSE.

Chute
La première chose qui nous a interpelées, c’est la manière dont Jack et son acolyte sont montés à bord du Titanic. Pour rappel, ceux-ci font une partie de jeu de cartes et leurs adversaires décident de miser leurs billets de bateau pour aller tout droit en Amérique. Jack remporte finalement la partie et donc la mise et s’empresse de rejoindre le bateau qui est sur un départ imminent. Au moment où ils arrivent, le bateau est déjà en route et le marchepied qui sert normalement de passerelle aux voyageurs entre le quai et le bateau n’est plus là. Ils décident donc de sauter du quai directement dans le bateau ce qui les expose d’entrée à un risque de chute de hauteur.

Surveillance
Ensuite, on se rappelle tous du moment où Rose, complètement effondrée, décide d’aller à l’avant du bateau pour se jeter à la mer. C’était sans compter sur Jack, qui était non loin d’ici allongé sur un banc. Au moment où Rose monte sur la rambarde, on se rend compte que le personnel chargé de surveiller le pont est occupé à parler. Ainsi, ils ne remarquent même pas sa présence et c’est seulement au moment où Jack va aider Rose qu’ils s’inquiètent de la situation. On peut alors penser que n’importe quel enfant qui se serait retrouvé seul sur le pont aurait pu lui aussi passer par-dessus bord sans que personne ne s’en rende compte. Sachant qu’il est difficile de sécuriser les rambardes, la surveillance reste le seul moyen d’éviter ce type d’accident.

Sauvetage
Concernant les canots de sauvetage présents sur le Titanic, Thomas Andrews, l’architecte naval du bateau le dit lui-même, il n’y en avait pas assez pour tous les gens présents sur le bateau. En effet, la capacité d’accueil des canots était de 1178 personnes pour 2200 personnes à secourir. La sécurité des passagers n’était donc pas assurée sur le navire puisque dans l’éventualité d’un accident il n’y avait pas le matériel nécessaire pour sauver tout le monde. D’ailleurs, le Titanic était prévu pour accueillir plus de personnes à bord qu’il n’y en a eu au final. Après avoir évaluer les risques de naufrage du bateau, il aurait fallu mettre en place les moyens nécessaires pour répondre aux accidents, comme par exemple un kit de survie. Cela comprend les gilets de sauvetages mais ils ne sont pas suffisants compte tenu de la température de l’eau. Le gilet de sauvetage est donc un bon moyen de prévention concernant le risque de noyade mais il ne répond pas au risque d’hypothermie. C’est un moyen de prévention temporaire, le temps de rejoindre une surface hors de l’eau. Le canot de sauvetage reste le seul moyen de sauver les passagers du navire en cas de naufrage.

Équipement de protection
Un autre point marquant c’est le manque d’équipement de protection des employés du navire. A plusieurs reprises on peut voir des hommes dans la salle des machines du navire. Dans cette salle, les employés sont chargés de mettre du charbon dans les chaudières. Ils sont exposés à de fortes chaleurs et à l’inhalation de fumées qui résultent de la combustion du charbon. Or ils ne sont absolument pas équipés pour faire face à ces risques. Il aurait fallu qu’ils se munissent d’une combinaison intégrale pour se protéger des éventuelles projections, d’un masque pour éviter d’inhaler les fumées toxiques, et de lunettes pour protéger leurs yeux. Dans une autre salle, des hommes actionnent des turbines manuellement. On peut parler de manutention manuelle. Les employés utilisent la force de leurs bras pour tourner des manivelles et pousser/tirer sur des leviers. Ces mouvements intenses (ils doivent le faire vite) et répétés peuvent être source de troubles musculo-squelettiques (TMS). Le port de gants pourrait au moins les soulager au niveau de la prise en main des manivelles et des leviers. De plus, le port de casque anti-bruit devrait être préconisé compte tenu du bruit que produisent les nombreuses machines environnantes. Enfin, l’ensemble de ces employés reçoit une énorme pression de la part du commandant de bord qui ordonne soit d’aller plus vite, soit d’actionner les hélices pour faire des manœuvres. A ce moment-là, un matelot actionne un manche qui délivre un message aux employés situés dans la coque. Le message « FULL » est délivré. Les employés n’ont pas de temps à perdre pour activer les machines. Cette pression constante d’un message qui peut survenir à tout moment est certainement source de risques psycho-sociaux.

Gestion de conflits
Concernant la gestion de conflits, on peut remarquer que le personnel à bord n’est pas du tout formé à ce sujet. En effet, l’annonce du naufrage crée un mouvement de panique chez les passagers qui commencent à courir dans tous les sens. Or le mouvement de foule est susceptible de produire des écrasements de personnes et notamment des plus fragiles comme les enfants. Aussi, au moment de faire monter les passagers dans les canots, des bousculades commencent à se créer suite à la panique générale. Le personnel chargé de faire monter les gens dans les canots commence à perdre son sang-froid et l’un d’entre eux sort une arme à feu menaçant les passagers de tirer s’ils font un pas de trop en avant. Ce qui devait arriver arriva, les gens de derrière continuent de pousser jusqu’à ce qu’une des personnes de devant perde l’équilibre et bouscule le personnel. Celui-ci met alors en application sa menace et tire sur le passager. Suite à cela, il se suicide car il se rend compte que sa réaction était excessive et qu’il vient de tuer un homme. Ce qu’on peut en conclure c’est que le personnel n’était pas préparé à faire face à ce genre de situation de crise et qu’ils n’ont pas su calmer les passagers à un moment où ils avaient besoin d’être rassurés et non menacés.

Collision
Intéressons-nous maintenant au moment fatidique de la collision du navire avec l’iceberg. On se rend compte que le capitaine du Titanic ainsi que son équipe sont débordés par la situation et ne savent pas comment réagir. Comme dans tout événement à risque, il devrait pourtant y avoir une marche à suivre en cas d’accident. Ici, au-delà du “kit de survie” dont nous avons déjà parlé précédemment, il aurait fallu mettre en place une procédure de collision. Autrement dit, une feuille de route sur laquelle aurait été détaillée la marche à suivre pas à pas en cas de collision du bateau avec un iceberg. D’ailleurs d’autres cas de collision peuvent survenir. On sait par exemple que dès son départ, lorsqu’il était encore au port et qu’il commençait à partir, le Titanic a évité de peu la collision avec un autre bateau. Dans ce cas, il pourrait y avoir plusieurs procédures de collision en fonction de l’objet heurté.

Sensibilisation
Un point qui peut paraître anodin dans le cas du Titanic mais qu’il est important de faire en tant que préventeur, c’est la sensibilisation des passagers aux risques et règles de sécurité à bord du bateau. Aujourd’hui lorsque l’on prend l’avion, avant chaque décollage, les Stewart et Hôtesses de l’air nous rappellent les règles de sécurité à respecter pendant le vol. La partie explicative sur les gilets de sauvetage et masques à gaz sert en cas d’accident mais il y a aussi une partie sur les règles de sécurité à respecter à bord de l’avion en temps normal. Par exemple : il est interdit de fumer ; il est obligatoire de mettre sa ceinture lorsque le voyant est allumé ; etc. Il devrait en être de même à bord d’un bateau et donc du Titanic. Ainsi, même si au vu du nombre de passagers il aurait été impossible de les réunir tous ensemble pour une seule et même formation aux risques, l’équipage aurait pu organiser plusieurs cessions de sensibilisation aux risques et règles de sécurité. Ils auraient pu procéder par classes sociales puisque les cabines étaient de toute façon divisées de cette manière puis par sous-groupe (la troisième classe représentant plus de personnes que la première). D’une part, les passagers auraient été sensibilisés au fait de ne pas adopter de conduites dangereuses (on se rappelle de Rose qui monte sur la rambarde avant du bateau) et d’autre part, ils auraient été prévenus des risques de naufrage du bateau et donc de la procédure à adopter dans ce cas précis (mettre les gilets de sauvetage en priorité aux enfants puis se diriger calmement vers les canots de sauvetage).

Pour conclure, les passagers ainsi que l’équipage du navire étaient soumis à de nombreux risques à bord du Titanic. Toutes les préconisations que nous avons développées auraient pu diminuer considérablement le nombre de victimes du naufrage mais elles n’auraient pas empêché celui-ci de se produire. Toutefois, il se dit que la coque du bateau avait été endommagé avant son départ et qu’elle n’avait été réparée que superficiellement. Peut-être cela est-il la vraie raison du naufrage...

Bibliographie
- Wikipédia : « Naufrage du Titanic », Guillaume70 (auteur principal) (dernière modification le 23 janvier 2020) https://Naufrage_du_Titanic
- Wikipédia : « Titanic », LittleTony87 (auteur principal) (dernière modification le 30 janvier 2020) https://fr.wikipedia.org/wiki/Titanic
- Le site du Titanic : « Titanic » L’association Française du Titanic (AFT) https://titanic.pagesperso-orange.fr/
- Histoire pour tous : « Titanic - Histoire et naufrage », Eginhard (3 novembre 2019) https://www.histoire-pour-tous.fr
- Futura planète : « Titanic : l’iceberg ne serait pas la seule cause du naufrage », Xavier Demeersman (3 janvier 2017) https://www.futura-sciences.com

Filmographie
- “Titanic” de James Cameron (1997)



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