jeudi 30 juillet 2020

Les RPS dans la série "Minhunter"

Par Secil Yavuz

« Comment devancer les tueurs si on ne sait pas comment ils résonnent ? » 

Une question que vont se poser l’agent Holden FORD, un agent spécial du FBI et un négociateur, ainsi que l’agent Bill TENCH, formateur en sensibilisation des policiers sur les tueurs en série. Ces deux agents vont se lancer au sein d’un projet complexe : interviewer plusieurs dangereux criminels afin de tenter de comprendre leurs mentalités et d’anticiper leurs folies. Ce qui leur permettra, en parallèle de résoudre certaines affaires criminelles en cours. Ils seront épaulés par Wendy CARR, psychologue au département des sciences du comportement au FBI.


« Comment pensent les tueurs ? Qu’est ce qui poussent ces tueurs au crime ? Comment faire pour anticiper leur folie ? »

C’est en ces questions que le véritable défi des deux agents du FBI commence … Cependant, interroger des horribles criminels pour essayer de savoir le pourquoi du comment de leurs crimes ne laissent pas ces agents sans séquelles.


Quels sont les risques psychosociaux auxquels ces agents sont exposés ? 
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de risques psychosociaux dans cette situation :
  • Attention accordée aux agents : Formations et sensibilisations en interne, le respect de la vie privée et de la vie professionnelle etc.
  • L’organisation de travail : En exerçant plusieurs activités et missions, les difficultés rencontrées dans la réalisation de ces dernières, les délais à respecter, les marges de manœuvres etc.
Les risques psychosociaux qui risquent d’apparaître pour ces agents du FBI est tout d’abord le stress, qui se traduit par la surcharge de travail. Ces deux agents jonglent entre plusieurs activités. Ils voyagent d’états en états (fatigue) afin de s’entretenir avec différents meurtriers mais aussi pour former et sensibiliser des policiers aux tueurs en série, et enfin aider certains policiers sur des affaires de meurtres sordides non résolus. Ensuite, l’intensification du travail. Il faut que les inspecteurs aillent vite pour éviter d’autres meurtres, et avancer dans leur projet pour prévenir les actes de futurs tueur en série. La fatigue ou épuisement professionnelle peut se faire ressentir pour l’agent TENCH et FORD. D’une part, par les voyages en avion. D’autre part, par l’intensité de travail comme il est dit ci-dessus (multiples missions), et la rapidité dans le déchiffrement des affaires non résolus, etc.

Des violences internes peuvent survenir comme des possibles harcèlement moraux. Par exemple, Monsieur SHEPARD, chef de l’unité des sciences comportementales au FBI, épit parfois le travail des agents poussant parfois aux conflits entre salariés et supérieurs. Des conflits également entre collègues peuvent naître. Nous voyons également à travers les épisodes, qu’Holden et Bill sont exposés à des violences externes. Pendant les entretiens, différents tueurs comme Montie RISSEL, Jerry BRUDOS ou encore Richard SPECK profèrent de nombreuses insultes, menaces parfois même de possibles agressions.


Le problème qui n’est pas forcément évoqué dans la série, est la conduite addictive

A chaque fin d’entretien, pendant le travail, en fin de journée, nous pouvons voir l’agent TENCH et l’agent CARR fumer des cigarettes de nombreuses fois. Autre exemple, la petite amie d’Holden, Debbie MITFORD qui est étudiante, fume de la drogue et a incité Holden à faire de même. L’alcool est aussi un possible problème pour les inspecteurs. Pour discuter après le travail, pour fêter la fin d’une affaire résolue, pour échanger sur une affaire en cours avec un policier, boissons accompagnant le plat, un verre de consolation pour tenter d’oublier un problème familial etc. La consommation de caféine peut également devenir un problème pour les agents.

Une « addiction au travail » ? Ceci est peut-être étrange mais quand on voit qu’à certains moments Holden ou Bill pensent à une enquête en cours, à essayer de trouver des solutions, des réponses hors de leurs heures de travail, ceci peut devenir une possible addiction. L’alcool, les cigarettes, la drogue, la caféine, le travail tous ces facteurs peuvent favoriser l’apparition de risques psychosociaux.


« Sourire jusqu’aux oreilles n’est pas une expression mais une injonction »

Durant les entretiens, les différents bourreaux racontent leurs modes opératoires avec détails. Comment choisissent-ils leurs victimes ? Comment ils torturent et tuent leurs « proies » ? Qu’est-ce qu’ils les ont poussés à commettre cet acte ? Quand on se retrouve devant des tueurs qui ont torturé et tué de nombreuses femmes atrocement, et que ces derniers n’éprouvent ni pitié ni regret lors de leurs interrogatoires… on ressent de la peur, de la colère et une certaine angoisse.
Face à l’attitude, les provocations de ces dangereux criminels, suscitent de l’énervement, de la haine voire de la tristesse, de l’empathie pour les victimes et leurs familles ou même de l’empathie pour les tueurs… enconnaissant un peu mieux leurs histoires…

Quand les agents aident la police à résoudre une affaire dont ces derniers n’arrivent pas à mettre fin à celle-ci, et qu’eux-mêmes ne parviennent pas à élucider une affaire rapidement, alors qu’un tueur est toujours en liberté, on ressent de la frustration. Pourquoi de la frustration ? A cause du manque d’informations, de preuves, de pistes, de suspects ou par les mensonges des suspects pendant une affaire en cours ou la version des psychopathes pendant les entretiens.

De plus, plusieurs sentiments peuvent aggraver les facteurs des risques psychosociaux. Les problèmes familiaux, le manque de la famille pendant les voyages professionnels etc.


Comment faire pour supprimer ou minimiser ces risques ?

« Pour prévenir les risques psychosociaux, une démarche de prévention collective, centrée sur le travail et son organisation est à privilégier. Elle vise une situation de travail globale et s’intéresse aux principaux facteurs de risques connus. » (Risques psychosociaux selon l’INRS)

L’agent Holden FORD et l’agent Bill TENCH, travaillent en équipe ce qui est un atout car ils peuvent s’entre-aidés, se soutenir l’un l’autre, se répartir le travail etc. Etre solidaire au sein de leur travail, mais aussi dans leur vie personnelle est un avantage. Au-delà de collègue Bill et Holden sont devenus amis. Le réconfort de la famille permet à ces deux agents de décompresser, de déstresser, de se détendre à la fin d’une longue et rude journée. La reconnaissance après une affaire élucidée est appréciée par les agents, et la délégation ou l’embauche d’un nouvel agent peut réduire la charge de travail des inspecteurs.

Dans les années 70, les formations ou la sensibilisation n’étaient pas forcément présente comme ça l’est de nos jours. Un suivi psychologique par un psychiatre, pourrait être primordial pour les agents en plus de formation et sensibilisation aux risques psychosociaux que peut mettre en place le FBI.

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