samedi 30 décembre 2017

Flash info : Risques chimiques. Asphyxie de quatre égoutiers de la société EAV!

Dans le cadre de notre formation en Lpro QHSSE à l'UPEM, nous avons visité les égouts de Paris et eu envie d'en savoir plus sur les risques professionnels des égouptiers, Nous avons écrit un article copié sur le format des articles de presse pour vous sensibiliser sur ce sujet.

Asphyxie de quatre égoutiers de la société EAV lors d’une intervention dans une bouche d’égout en juin 2006 à Poissy dans les Yvelines.

CIRCONSTANCES


Au cours d’une opération plutôt ordinaire réalisé deux fois par ans dans une bouche d’égout dans la ville de Poissy, quatre salariés de la société EAV ont perdu conscience alors qu’ils travaillaient dans cette bouche. Ils ont probablement inhalé de l’hydrogène sulfuré, un gaz très dangereux qui provient de matières en décomposition. Lorsqu’ils pénètrent dans ce cloaque, les ouvriers doivent porter un masque et un détecteur de gaz. Ce matin-là, ils devaient désensabler cette cuve pour faciliter le passage des eaux usées.
Les secours ont été alertés et sont arrivés sur place.  Les plongeurs des pompiers pénètrent dans la bouche d’égout. Ils dégagent les quatre hommes qui sont inconscients. Malgré, les efforts des médecins, ils constatent que trois des ouvriers sont morts. Le quatrième gravement intoxiqué est conduit à l’hôpital de Poissy.


EPI

Contre les risques chimiques :
  • Détecteur multi-gaz individuel pour l’hydrogène sulfuré, le monoxyde de carbone, le dioxygène (car inflammable)
  • Masque auto-sauveur avec de l’oxygène ou masque de fuite







 

CAUSES
Suite à cet accident, deux enquêtes ont été ouvertes, l’une judiciaire et l’autre par l’inspection du travail qui avait pour rôle de vérifier si tous les protocoles qui doivent être mis en œuvre pour ce type d’intervention ont été respectés.Ces enquêtes ont montré que l’intoxication était due à une poche l’hydrogène sulfuré qui a été percée pendant l’opération de nettoyage.
Ce genre de risque chimique est commun dans le métier d’égoutier. La question a donc été : est-ce-que toutes les mesures de sécurité ont été prises ?
Malgré les plans de prévention mis en place par la société, les ouvriers avaient laissé leur masque de fuite dans le camion, la corde pour les remonter dans le local et n’avait pas installé le trépied de levage avec palan qui leur aurait permis de remonter rapidement à la surface. 

RISQUES POUR LA SANTE
La présence de gaz comme l’hydrogène sulfuré (H2S) ou du méthane (CH4) peut entraîner un risque d’explosion.
De plus, l’inhalation d’hydrogène sulfuré peut provoquer des malaises, céphalées, et irritation oculaire ; voire une intoxication aiguë qui cause quant à elle des évanouissements et éventuellement la mort si l’intervention des secours n’est pas assez rapide
Il y a également un risque d’hypoxie provoquée par le dioxyde de carbone qui est un gaz inodore, et qui contribue à l’appauvrissement en oxygène.
Les rejets illégaux de gaz ou vapeur inflammables et/ou toxiques dans les eaux usées comme les hydrocarbures ou le cyanure d’hydrogène peuvent aussi présenter un risque.
La présence ou l’utilisation de raticide peuvent causer un risque d’intoxication par voie digestive.

ACTIONS PRÉVENTIVES
Analyse préalable de l’air avant intervention
Collective : Utilisation d’un détecteur de gaz, ventilation mécanique
Individuel : Masque à cartouche en cas d’émanation de gaz toxiques
Formation PRAP, SST, EPI

COMPÉTENCES PARTICULIÈRES
Avoir la résistance physique nécessaire pour exercer le métier.
Supporter de travailler en milieu confiné
Connaître les risques et respecter les consignes de sécurité
Savoir nager 

Ecrit par : Mélody Poulain, Caroline Barbier et Stéphanie de Dreuille

BIBLIOGRAPHIE
« Quatre égoutiers trouvent la mort lors d’une opération de nettoyage » par Etienne Feller, 12/06/ 06
« Quatre morts, mais la justice épargne l’entreprise » l’humanité – Social-éco – inspection du travail, 21/11/11

Description des métiers Egoutiers – Santé au travail – Ministère du travail

vendredi 22 décembre 2017

Egouts de Paris : les EPI utilisés par les égoutiers sont-ils suffisants ?

Mots clés: Égouts de Paris / EPI / pollution de l’air / égoutiers / maladie et risque professionnels / produits chimiques.

Les égouts de Paris parcourent 2 380 km et permettent le transport des eaux usées à travers la ville de Paris. Un grand réseau comme celui-ci nécessite des entretiens réguliers, notamment par le biais de professionnels qui sont en charge de nettoyer ces réseaux de transport des eaux usées. Cependant il n’est pas toujours facile de travailler dans ces conditions, c’est pourquoi ces professionnels sont dotés d’EPI (équipement de protection individuel) pour assurer leur sécurité. Une question se pose alors, les EPI utilisés par les égoutiers sont-ils suffisants pour assurer leur protection ?

Egoutier équipé de ses EPI avec cuissardes courtes et bavette anti-blattes à l’arrière du casque

Les EPI utilisés par les égoutiers sont – ils suffisants pour assurer leur protection ?

Pour les égoutiers de Paris, les EPI ne font pas tout. En effet, malgré un nombre d’EPI important, des protections sophistiquées et portées en permanence lors des interventions, l'ANSES (agence nationale de sécurité, sanitaire, alimentation, environnement, travail) publie un rapport, le 22 juin 2016, qui préconise diverses mesures complémentaires pour assurer la sécurité à long terme de ces travailleurs.
Effectivement, lors de notre visite guidée au musée des égouts de Paris les premiers éléments dont nous a parlé le guide, sont les conditions de sécurité. 

Il faut savoir que pour 4 intervenants travaillant dans les égouts, 3 personnes restent en surface, dont une qui est placée devant la bouche d’égout pour informer les personnes en-dessous des risques d’inondation ou autres risques extérieurs. Lors de cette descente l’égoutier est équipé d’un harnais et d’un "stop-chute" qui lui permettent de descendre en toute sécurité. Bien qu’il y ait des barrières et une signalisation importante, le guetteur surveille que les passants ne tombent pas à l’intérieur. Notre guide nous a parlé des maladies que les égoutiers pouvaient attraper comme la leptostérose (maladie liée aux déjections des rats). 

Les rats sont des indicateurs importants pour les égoutiers car s’ils voient des cadavres de rats cela signifie qu’il peut y avoir un gaz toxique. Si les rats fuient, cela peut signifier qu’il y a une crue importante ou un danger. Les autres maladies graves sont les différentes hépatites. Les égouts sont infestés d’insectes qui évoluent dans un endroit insalubre et sont vecteurs de maladies ou d’infections. C’est pour cette raison que les égoutiers portent une combinaison blanche par-dessus leur bleu de travail, elle leur évite les piqures de moustiques qui transmettent ces maladies. Ils disposent également d’une bavette qui se situe à l’arrière du casque pour éviter les blattes, qui transmettent aussi des affections et des allergies.

Les EPI supplémentaires des égoutiers sont les gants, des cuissardes cloutées pour ne pas glisser, celles-ci arrivent au-dessus des genoux ou jusqu’en haut de l’abdomen suivant la tache à exécuter, un stop chute (harnais), un talkie walkie, un explosimètre, un détecteur de gaz ou d’absence d’O² (oxygène), un masque de fuite qui permet d’évacuer la zone toxique durant dix minutes et d’un appareil d’aide respiratoire qui filtre (masque à gaz) et enfin d’une lampe frontale.

Guetteur en surface pour alerter des dangers


Nous avons également pu constater lors de notre visite guidée que les égouts ne sentaient pas « la rose », qu’une odeur forte s’en dégageait, peu agréable. Le guide nous a fait remarquer à certains endroits où nous étions, que l’air ambiant nous brulait légèrement le nez, et à d’autres endroits l’odeur sentait la lessive. Tout cela pour nous expliquer que le liquide qui coulait sous nos pieds était un mélange de produits chimiques, d’excréments, de pluies acides, d’hydrocarbures, de rebuts mélangés dans un peu d’eau, bref un jus peu ragoûtant et de nature variable.
«L’égout, c’est la conscience de la ville. Tout y converge et s’y confronte. Dans ce lieu livide, il y a les ténèbres, mais plus de secret », écrivait Victor Hugo.

Une étude ANSES édifiante

L'ANSES[1] a mené une campagne de mesures chez les égoutiers parisiens entre octobre 2014 et mars 2015. Cette campagne a montré que les égoutiers souffrent fréquemment de symptômes digestifs, respiratoires, d'irritation du nez, de la gorge et de la peau. On observe aussi chez eux une augmentation de la fréquence de certaines pathologies infectieuses. Quant aux études de mortalité, une surmortalité significative a été observée principalement pour des cancers du foie et du poumon, sans qu'il soit possible d'identifier précisément un ou plusieurs facteur(s) de risque responsable(s). Pour conforter les « trop rares données de la littérature scientifique », l'ANSES s’est appuyée sur la campagne de mesures menée chez les égoutiers parisiens. Cette campagne a montré qu'ils étaient exposés à un «cocktail d'agents chimiques et biologiques», et notamment des composés «cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques» les CMR. Comme nous l’avons vu précédemment les égouts drainent dans des lieux confinés, sans ouverture, une mixtion chimique et toxique. Dans ces canalisations de grande taille il y a un bouillonnement constant qui favorise le contact et l’échange avec l’air ambiant, dans certain endroit l’atmosphère est brumeuse.

Des pistes de solutions?

Pourquoi les EPI sont-ils, aujourd’hui, insuffisants à la protection des égoutiers de Paris ? Quelle solution peut-être envisagée ? L’ère industrielle a développé d’énormes quantités de produits chimiques pour différentes taches sous différentes formes qui n’existaient pas à la création des égouts. Les égoutiers ont adapté au fils du temps leurs EPI aux risques visibles et détectables. Aujourd’hui la toxicité n’est plus visible car il s’agit de quantités faibles mais qui s’accumulent et interagissent entre elles. De plus l’alchimie de ces faibles accumulations toxiques change constamment de composition, ce qui les rend indétectable. Lors de la visite nous nous sommes aperçus que les égoutiers portaient une aide respiratoire seulement quand ils détectaient, à l’aide d’un détecteur de gaz (EPI), un risque .Il n y a pas eu de prise de conscience que l’air respiré est constamment vicié et que la composition de l’air inspiré s’échange directement avec le sang dans nos poumons.
Pour s’adapter à ce nouveau problème, la réflexion suivante vient à se poser : quelles sont les mesures que nous devons mettre en place pour assurer à long terme la santé et la sécurité de ces travailleurs. Il faut privilégier les protections collectives, de ce fait, il est envisagé de créer des aérations vers l’extérieur dont certaines sont déjà en test. Ses aérations sont composées de filtre à base d’algues. D’autres préconisations sont, d’aérer les zones de travail 20 minutes avant toute descente dans les égouts, de créer une formation professionnelle obligatoire, de mettre en œuvre des consignes d’hygiène et de sécurité, un suivi médical renforcé avec la mise en place d’études épidémiologiques. Avec la réforme Fillon, les égoutiers ont le droit à la retraite à 52 ans avec une durée de travail sous terre de 12 ans maximum, mais il reste la question, en cas de changement de métier, auront-ils toujours le droit à la retraite à 52 ans ? « Pendant que l’administration fait des rapports des gens meurent ! » pour le Docteur Claude Danglot, la dangerosité du métier n’est plus à démontrer.
Concernant les protections collectives, en mettant en place des canaux d’aération spécifiques, même filtrés par les algues au niveau des égouts, les résultats devraient être certes significatifs pour les égoutiers, mais à terme, l’air vicié qui est cantonné, aujourd’hui par manque d’aération et d’ouverture dans les égouts parisiens, qui pour mémoire parcourent 2 380 kms, risque, en cas de mise en place d’extraction d’air, d’augmenter la pollution extérieure de Paris qui sera alors sujette à une exposition de nouvelles pollutions (mixtion chimique et toxique) et dont il faut d’ores et déjà calculer l’envergure.

Quelque soit les mesures mises en place, il apparait évident que les égoutiers devraient porter des masques à aide respiratoire de façon continue car la principale source et cause de leur surmortalité significative est de travailler dans un environnement ou s’effectue à hauteur d’homme un échange entre une mixtion liquide, toxique et l’air respiré et ce avant que cet air vicié soit évacué.

jeudi 21 décembre 2017

L’égoutier : un métier peu connu avec de forts risques professionnels !

Nous nous sommes intéressés aux risques professionnels liés au travail des égoutiers dans les égouts de Paris

Dès le recrutement, la prévention des risques est effectuée par l’obligation de posséder pour les agents recrutés, une HABILITATION CACTEC (Certificat d’Aptitude à Travailler en Espaces Confinés dans le domaine de l’eau et l’assainissement).

La gestion principale des risques est établie sur un document Unique. Un plan d’action mis à jour annuellement par un conseiller de prévention.

Chaque chef d’unité d’égoutier est aussi un assistant de prévention et un relais du conseiller de prévention sur le terrain. Pour chaque intervention (entretien, réparation, récupération d’objets tombés des avaloirs, urgence) une procédure d’intervention est mise en place.

Les interventions ne sont font jamais en travailleur isolé, la procédure d’intervention prévoit un minimum de trois personnes, deux intervenants en sous-sol et un surface.

La prévention des risques est mise en place avant l’intervention par ;
  • Préparation en amont par le centre de gestion informatisé.
  • Préparation des EPC.
  • Préparation des EPI.
  • A  l’arrivée  sur  le  chantier,  l’ouverture  des  plaques se fait avec des lève-plaques spécifiques pour éviter les TMS.
  • Avant chaque descente, un minimum de 3 plaques sont ouvertes, en amont et en aval, pour faire une aération naturelle, si l’intervention en sous-sol est sur une distance de 100m, des aérateurs manuels seront mis en place.
  • Installation des EPC (barrières de protections).
  • Prise de mesures en 3 points du détecteur d’atmosphère avant descente.
  • La descente s’effectue à l’aide d’une chèvre (palan descendant) et de harnais stop-chute et d’une longe.
  • Le surveillant extérieur est le responsable du chantier, si plus de 3 plaques sont ouvertes, un surveillant supplémentaire s’occupera de 3 autres plaques.
  • Les égoutiers en sous-sol doivent être visibles entre eux lors de leurs interventions. 


Annuellement les égoutiers sont soumis à une visite médicale avec les vérifications des vaccins (leptospirose, hépatite A,B,C et Tétanos). De plus, tous les mois ils sont soumis à des sensibilisations PRAP, utilisations des EPI et du gestion du stress en situation de travail.
La prévention prend en compte les accidents de travail annuel, surtout sur les risques de chutes (80% des accidents de travail), mais aussi les conditions de travail des égoutiers et les maladies professionnelles. L’ensemble du personnel est impactés par les risques encourus tel que :
  • Les risques liés aux chutes de plein pied
  • Les risques liés aux chutes d’objets
  • Les risques de noyades
  • Les risques chimiques et biologiques
La visite des égouts de Paris est passionnante pour des étudiants de Lpro en QHSE / SST, mais elle saura aussi intéresser tous les publics ! Courez-y si vous êtes à la recherche d'une visite riche, bien conçue et atypique. S'il faut faire la queue pour visiter les catacombes de Paris, ce n'est pas le cas pour la visite des égouts  : https://www.paris.fr/services-et-infos-pratiques/environnement-et-espaces-verts/eau-et-assainissement/les-egouts-a-paris-2367

Ecrit par : Didier LE COMPTE ; Alexandre JOSSE ; Anaïs LAGNEAUX ; Jeanne DELRIEU ; Kévin MELIN

mercredi 20 décembre 2017

Garantir la qualité des égouts : l’entretien des réseaux

Mots clés: qualité, entretien, égouts de paris, assainissement des eaux, visite musée des égouts, évolution

          Description générale des égouts de Paris

Les égouts de Paris constituent un élément primordial dans l’assainissement des eaux depuis le XIX siècle.  Ce sont des canaux souterrains, qui sont utilisés pour réunir et ensuite évacuer les eaux usées ménagères , les eaux vannes (eaux des toilettes), et eaux pluviales. ILS accueillent également des conduites de distribution d’air comprimé, tubes pneumatiques, fibres optiques, câbles de commandes et des feux de signalisation.Quatre types d’égouts se distinguent, en fonction de leur diamètre :
  • les égouts élémentaires qui passent sous chaque rue; d’un diamètre d’1m30,
  • les collecteurs secondaires (3m),
  • les collecteurs principaux, plus large que les collecteurs secondaires (de 5 à 6m)
  • les émissaires qui rejoignent les stations d’épuration (entre 2.5 et 6m)

Nous avons visité les égouts de Paris le mardi 19 Décembre dans le but de lier leurs activités au domaine QHSSE. Cela nous a permis de nous entretenir informellement avec le guide afin de comprendre au mieux le bon fonctionnement des égouts. Compte tenu de son caractère indispensable et son existence depuis déjà deux siècles, il est question de comprendre comment le réseau est entretenu dans le but de fournir un service public de qualité.


Avant de présenter la manière dont est garantie cette qualité dans les installations, il est important de connaître l’historique du système qui fait l’objet de notre article.
Ceux-ci ont été réfléchit par Eugène Belgrand et Haussmann dans les années 1850 afin de répondre à des problèmes d’hygiène et d'approvisionnement en eaux. C’est en 1894 que la loi du tout-à-l’égout a été promulguée, contraignant la ville de Paris à déverser les eaux pluviales et usées dans une installation adaptée et non plus dans la Seine. Sous les 1500 kilomètres de rues de Paris sont donc installés 2500 kilomètres de canalisations. On définit ainsi les égouts de Paris comme unitaires, gravitaires et ovoïdes, ils évacuent les eaux simplement grâce à la gravité.


            L’entretien des réseaux

Le réseau, vieillissant, est difficile à entretenir d’autant plus quand les déchets s’accumulent et sont difficiles à traiter. En effet, le plus gros problème n’est pas nécessairement les flottants comme les journaux ou les préservatifs, mais davantage ce qui est au fond, une sorte de sable résiduel, appelé « bâtard ». Pour éviter les obstructions de tuyaux, les égoutiers pratiquent le curage, l’une des méthodes de nettoyage et de drainage toujours utilisé depuis le XIX siècle. “En service normal, l'absence d'électricité et le confinement des lieux ne permettent pas, pour des raisons de sécurité, l'usage des moteurs”, nous a expliqué la guide du musée des égouts.
Lors de fortes pluies, les eaux des égouts ont un risque accru de déborder. Les égoutiers interviennent donc pour gérer les d’eaux dans les différents bassins aménagés.
Au XIX siècle, le système le plus utilisée était la mitrailleuse. La machine produisait le même bruit qu’une mitrailleuse car elle avance et fonctionne en saccade, d’où son nom. Elle fait barrage grâce à ses ailettes  pour retirer le sable. Les égoutiers se plaçait à l’arrière des ailettes afin de régler le niveau d’eau grâce à un clapet. L’un des égoutiers récupérait le bâtard à la main au fur à mesure.
De nos jours, c’est le bateau vanne ou wagon-vanne (selon le collecteur) qui prend le relais. C’est un procédé utilisé pour  nettoyer et curer les conduits.Il nécessite la mobilisation d’une dizaine d’égoutiers pour l’utiliser, c’est, en effet, une machine d’une dizaine de tonnes. Curer une cinquantaine de mètres pouvaient prendre deux mois.
Il existe également un réservoir de chasse pour déboucher et nettoyer électroniquement, en utilisant la pression de l’eau usée dans le but de préserver l’environnement. Cela se nomme de l’autocurage. Quand le courant est important, dans les collecteurs secondaires ou syphons, le curage se fait par des boules qui poussent mécaniquement les sables. Cela permet la dissolution majoritaire des sables,  on récupère 280 millions tonnes pour la production d’énergie. C’est une boule de 700kg qui est utilisée 1 à 2 fois par an minimum. Le transport de ces boules et du bateau vanne se fait plus facilement aujourd’hui “camions...grue..) qu’à l’époque.
Des espaces appelés “bassin de dessablement” ont également été constitués, il s’agit d’espaces où le collecteur s’élargit pour retirer le sable.
A la différence de l’entretien du réseau aux XIXème siècle, le système est maintenant entièrement informatisé : cela permet de contrôler et connaître l’état et l’étanchéité des réseaux à distance, grâce à la mise en place du  logiciel TIGRE (Traitement Informatisé de la Gestion du Réseau des Égouts).


Ecrit par : François Cornet, Theo Bourse, Sébastien Syx, Ha My Nguyen et Cedric Kashalé

Bibliographie

·         Vaudoux D. (2013)  Sous les pavés. Travail et Sécurité n°743.
Site de la ville de Paris. Le bateau vanne de retour dans les égouts. Disponible à l’adresse : https://www.paris.fr/actualites/le-bateau-vanne-de-retour-dans-les-egouts-4179
Cairn.Info. Travailler dans les égouts de Paris : de la peur de la contamination à la confrérie secrète. Adeline Ferreira  psychologue du travail Disponible à l’adresse :

Risques sanitaires : des égouts pas aussi d-égoût-ants

Le 15 Décembre 2017, les étudiants de l’Université de Marne La Vallée (UPEM) en Licence professionnel Qualité, Hygiène, Sécurité, Santé, Environnement(Q.H.S.S.E.)  ont visité le musée des égouts de Paris, situé près du pont de l’Alma. Le groupe d’étudiant : Emrah BAYRAM, Jenna LOUISSAINT, Florine NOLIN, Laurence ORER et Mathilde SYLVA, vous présentent les risques sanitaires.

Présentation des égouts de Paris

Nous devons la création des égouts à trois ingénieurs français : Eugène Belgrand, Eugène Haussmann et Eugène Poubelle. Les égouts furent créés à la demande de Napoléon III au pouvoir, à l’époque, suite à une épidémie de choléra qui a décimé une grande partie de la population. Depuis 1894, le tout-à-l’égout est obligatoire.

On compte 2500 km d’égout, situé à 6 mètres en dessous de la surface de l’asphalte. 30 000 bouches de regard qui pèsent entre 80 et 120 kg permettent l’accès aux égouts depuis la chaussée. La température y varie entre 13 et 20 degrés. Chaque année, ce sont 1 500 000 m3 d’eau qui y sont traités.
Cartographie du réseau souterrain de Paris

A Paris, 270 égoutiers constituent la brigade de maintenance dont 8 femmes qui travaillent majoritairement à la brigade des gaz.

On trouve dans les égouts des : canalisations d’eaux usées, d’eaux potables, système de chauffage : c’est un réseau de transport à part entière, unique dans le monde, qui d’ailleurs est utilisé aussi pour le transport de la fibre. A l’époque, le réseau pneumatique servait déjà au transport des textes de loi entre les différents édifices aux alentours.

Les égouts ont été conçus en système gravitaire, en forme ovoïde, pour faciliter le travail de curage. Le curage consiste au nettoyage des canalisations, en raclant le fond. Il s’effectue avec des matériaux qui n’ont pas beaucoup évolués depuis leur création. Il y a une impossibilité d’automatisation de ces tâches.

Le système est également unitaire, car il recueille les eaux de pluie et les eaux usées. Il existe 4 types d’égouts : l’égout élémentaire, le collecteur primaire, le collecteur secondaire, l’émissaire qui amène les eaux à la station d’épuration.

Les interventions

Lors d’intervention dans les égouts, un périmètre de sécurité est mis en place autour de la bouche de regard avant son ouverture. Un garde orifice protège ses collègues dans les égouts, ainsi que les usagers de la route et les piétons.

Avant de descendre dans les canalisations, il faut tout d’abord, s’assurer qu’il n’y a pas de gaz sulfure d’hydrogène reconnaissable à son odeur “d’oeufs pourris” qui est extrêmement inflammable et mortel par inhalation. La progression dans les canalisations est difficile, car elle se fait à la lampe torche (il n’y a pas d’électricité) et la circulation de l’eau créé un environnement très bruyant.