vendredi 6 mai 2016

SANTE : Le sport de haut niveau … Les conséquences de la gymnastique sur le corps

Le sport de haut niveau … Les conséquences de la gymnastique sur le corps


La gymnastique un sport d’excellence

La gymnastique est un sport qui demande de travailler l’ensemble de son corps car il est entièrement sollicité pour en avoir une maitrise totale. C’est une discipline qui demande des aptitudes physiques comme la force, la coordination et la souplesse pour pouvoir exécuter des exercices parfaitement contrôlés sur différents agrès tel que les barres asymétriques, fixe ou  parallèles, la poutre,  la table saut, le sol, les arçons, les anneaux.
Les gymnastes de haut niveau sont détectés dès leur plus jeune âge et intègre des pôles espoir. Par la suite ils intègrent les pôles France (Excellence) à l’âge de 12 ans. Les gymnastes sont sélectionnés  selon  des critères précis tels que la souplesse, la force, le cran, le niveau technique, et les qualités physiques. Ces sportifs peuvent avoir de 18 à 30h d’entrainement  par semaine.[1]
 Il existe différents types de discipline, pratiquée en compétition de haut niveau, en gymnastique :[2]
·         La Gymnastique Artistique Masculine (GAM) : Sol, arçons, anneaux, table de saut, barres parallèles et fixe.
·         La Gymnastique Artistique Féminine (GAF) : Sol, saut, poutre et barres asymétriques.
·         La Gymnastique Rythmique (GR) : Ruban, cerceau, ballon, massues et corde.
·         Le Trampoline
·         Le Tumbling : Piste dynamique rebondissante
·         La Gymnastique Acrobatique (GAC) : Praticable
·         La Gymnastique Aérobic

Forme physique et capacité demandé au corps

En gymnastique la notion  de  « poids de forme » est très importante car la plupart des contractions musculaires mobilisent le poids du corps contre la gravité. Ce rapport de force/poids  va donc permettre de facilité la réalisation des figures demandées selon les difficultés désirées.  Plus le niveau d’exigence de la discipline est élevé et plus les variations dans ce poids auront de l’importance.[3]    
La première préoccupation d’un gymnaste  est la modélisation de son corps afin d’atteindre le plus haut niveau de performance. 
Carole Micheli, ex-membre de l’équipe de France de gymnastique, a écrit un livre qui retrace sa carrière de gymnaste de haut niveau « La Gymnastique, du prestige à l’oubli, éditions Le Manuscrit ». Elle y explique les difficultés de ce sport : «A 10 ans, je m'entraînais déjà plus de 30 heures par semaine, et lorsque j'étais blessée, on ne me laissait pas le temps de récupérer ». [4]    
    
Conséquences, troubles et retards provoqué par cette forte pratique sportive

Certains chercheurs en endocrinologie pédiatrique (médecine qui étudie les hormones) de l’hôpital Lapeyronie de Montpellier ont effectués des recherches sur les liens entre l’entrainement intensif, la croissance osseuse et les troubles gynécologiques.
Chez les athlètes de haut niveau on observe fréquemment des troubles du cycle menstruel, qui peut-être intensifié par la pratique de la gymnastique dut à un régime alimentaire qui peut imposer de sévères restrictions.
La puberté est un moment très important pour l’acquisition de la masse osseuse, car à cette période, les œstrogènes, les principales hormones de la femme, jouent un rôle essentiel dans le développement du squelette chez les jeunes filles. Les troubles gynécologiques ont pour conséquences d’avoir un taux d’œstrogènes (hormones sécrétées par l’ovaire) très bas ce qui pourrait engendrer chez les jeunes filles un manque de masse osseuse et pourraient même devenir des filles ostéoporotiques avant l’âge.
Des recherches ont montrés que l’entrainement intensif dans des sports à fortes contraintes mécaniques entrainait un dimorphisme osseux (cristallisation des os sous différents états) important selon les parties du corps sollicitées, et venait contrebalancer ainsi l’effet négatif lié aux faibles taux d’œstrogènes. [5]
L’ostéochondrose de croissance (anomalie de la croissance), appelé maladie de Slinding-Larsen, est une pathologie fréquemment rencontrée dans la pratique de gymnastique de haut niveau. Elle est due aux microtraumatismes répétés créés par la sollicitation excessive des membres inferieure lors de saut, réception, course et impulsion.[6]






Les gymnastes de haut niveau arrêtent souvent leur carrière à la suite de blessures plus ou moins grave, qui leurs laisseront des traces à vie, comme en témoigne plusieurs articles d’interview de gymnastes à la retraite :


Article du journal  « Le Monde », avec  la gymnaste Emilie Le Penec, première française championne olympique aux barres asymétriques en 2004 : « En juin 2005, en dépit de chamboulements physiologiques et d’une crise de croissance qui ont considérablement modifié ses repères dans l’espace, Emilie Le Pennec remporte encore le titre européen aux barres et le bronze au sol avant de se classer 5e des championnats du monde au concours général en septembre. Mais le def a réduit son épaule droite en capilotade. En décembre 2005, les médecins diagnostiquent une fissure sterno-claviculaire : une entorse récurrente de l’articulation entre la clavicule et le sternum qui la prive définitivement de son agrès fétiche. Elle prend sur elle, continue à travailler et multiplie les blessures de compensations. Elle songe à 2008 et aux Jeux de Pékin, bien sûr, mais pas pour y faire de la figuration. Fin septembre 2007, elle annonce la fin de sa carrière sans tambour ni trompette. Sans amertume non plus. « Mon corps ne répondait plus », explique-t-elle sobrement à l’époque ».[7]



Article de « Rue 89 », avec le gymnaste Cyril Tommasone. Il s’est déjà fait opéré deux fois à 25 ans « à cause de l’usure » : « On travaille souvent sur les mains et les bras plus que sur les pieds. Le corps n’est pas fait pour ça. Les épaules et le coude souffrent le plus car je suis spécialiste des arçons. Les poignets aussi, mais pour l’instant je n’ai pas de souci avec.
Le sol et le saut de cheval pèsent sur les jambes et le dos, à cause des impacts. Moi, mes vertèbres vont bien. Mais je suis conscient qu’à 40 ans, mon dos sera plus abîmé que celui d’un homme normal. Comme dans n’importe quel sport de haut niveau.
Chaque « gym » a des fragilités différentes. Moi c’est le côté gauche. C’est morphologique. C’est mon bras d’appui : dès que je tourne, je tourne sur mon côté gauche. Pourtant, je suis droitier.
On essaye d’aller chez le médecin à la moindre alerte. Certaines périodes, c’est tous les 15 jours, d’autres tous les deux mois. Un kiné vient deux fois par semaines au centre. »[8]

On peut constater que la pratique de sport à haut niveau peut engendrer des conséquences physique et psychique, notamment lorsque la carrière d’un sportif de haut niveau s’arrêt brusquement à la suite d’une blessure ou lorsque qu’ils subissent des surentraînements. Cela nécessite donc un suivi psychologique important en collaboration avec la médecine du sport.
Les bienfaits du sport au quotidien
Le sport c’est bien, oui ! Mais le sport de loisir et d’hygiène corporelle, dans une pratique régulière, modérée et diversifiée (jogging, piscine, vélo,..). Une activité physique régulière est nécessaire pour se maintenir en forme, de plus il a été mis en évidence que l’activité physique diminue la mortalité notamment en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires, mais aussi les cancers.[9] L’exercice physique contribue au bon fonctionnement de tous les processus physiologiques.


Quels sont les « sports de santé » ?

Les sports de santé sont des sports d’endurance qui peuvent-être recommandés à tous et qui ne demandent pas d’être un sportif de haut niveau : La marche à pieds, le jogging, la natation, le cyclisme, la corde à sauter (qui est une excellente prévention contre la cellulite et les problèmes veineux des jambes), la danse et le tennis de table font parties de ces sports lorsqu’ils ne sont pas pratiqués en haut niveau.[10]


Amandine Pastout

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