Le sport de
haut niveau … Les conséquences de la gymnastique sur le corps
La gymnastique un sport d’excellence
La gymnastique est un sport qui
demande de travailler l’ensemble de son corps car il est entièrement sollicité
pour en avoir une maitrise totale. C’est une discipline qui demande des
aptitudes physiques comme la force, la coordination et la souplesse pour
pouvoir exécuter des exercices parfaitement contrôlés sur différents agrès tel
que les barres asymétriques, fixe ou parallèles, la poutre, la table saut, le sol, les arçons, les anneaux.
Les gymnastes de haut niveau sont détectés dès leur plus
jeune âge et intègre des pôles espoir. Par la suite ils intègrent les pôles
France (Excellence) à l’âge de 12 ans. Les gymnastes sont sélectionnés selon
des critères précis tels que la souplesse, la force, le cran, le niveau
technique, et les qualités physiques. Ces sportifs peuvent avoir de 18 à 30h
d’entrainement par semaine.
Il existe différents types de discipline,
pratiquée en compétition de haut niveau, en gymnastique :
·
La Gymnastique Artistique Masculine (GAM) :
Sol, arçons, anneaux, table de saut, barres parallèles et fixe.
·
La Gymnastique Artistique Féminine (GAF) :
Sol, saut, poutre et barres asymétriques.
·
La Gymnastique Rythmique (GR) : Ruban,
cerceau, ballon, massues et corde.
·
Le Trampoline
·
Le Tumbling : Piste dynamique rebondissante
·
La Gymnastique Acrobatique (GAC) :
Praticable
·
La Gymnastique Aérobic
Forme physique et capacité demandé au corps
En gymnastique la notion de
« poids de forme » est très importante car la plupart des
contractions musculaires mobilisent le poids du corps contre la gravité. Ce
rapport de force/poids va donc permettre
de facilité la réalisation des figures demandées selon les difficultés
désirées. Plus le niveau d’exigence de
la discipline est élevé et plus les variations dans ce poids auront de
l’importance.
La première préoccupation d’un
gymnaste est la modélisation de son
corps afin d’atteindre le plus haut niveau de performance.
Carole Micheli, ex-membre de l’équipe de France de
gymnastique, a écrit un livre qui retrace sa carrière de gymnaste de haut
niveau « La Gymnastique, du prestige à l’oubli, éditions Le
Manuscrit ». Elle y explique les difficultés de ce sport : «A 10 ans,
je m'entraînais déjà plus de 30 heures par semaine, et lorsque j'étais blessée,
on ne me laissait pas le temps de récupérer ».
Conséquences, troubles et retards provoqué par
cette forte pratique sportive
Certains chercheurs en endocrinologie
pédiatrique (médecine qui étudie les hormones) de l’hôpital Lapeyronie de
Montpellier ont effectués des recherches sur les liens entre l’entrainement
intensif, la croissance osseuse et les troubles gynécologiques.
Chez les athlètes de haut niveau on observe fréquemment des
troubles du cycle menstruel, qui peut-être intensifié par la pratique de la
gymnastique dut à un régime alimentaire qui peut imposer de sévères
restrictions.
La puberté est un moment très important pour l’acquisition
de la masse osseuse, car à cette période, les œstrogènes, les principales hormones
de la femme, jouent un rôle essentiel dans le développement du squelette chez
les jeunes filles. Les troubles gynécologiques ont pour conséquences d’avoir un
taux d’œstrogènes (hormones sécrétées par l’ovaire) très bas ce qui pourrait
engendrer chez les jeunes filles un manque de masse osseuse et pourraient même
devenir des filles ostéoporotiques avant l’âge.
Des recherches ont montrés que l’entrainement intensif dans
des sports à fortes contraintes mécaniques entrainait un dimorphisme osseux
(cristallisation des os sous différents états) important selon les parties du
corps sollicitées, et venait contrebalancer ainsi l’effet négatif lié aux
faibles taux d’œstrogènes.
L’ostéochondrose de croissance (anomalie de la croissance), appelé
maladie de Slinding-Larsen, est une pathologie fréquemment rencontrée dans la
pratique de gymnastique de haut niveau. Elle est due aux microtraumatismes
répétés créés par la sollicitation excessive des membres inferieure lors de
saut, réception, course et impulsion.
Les gymnastes de haut niveau arrêtent souvent leur carrière
à la suite de blessures plus ou moins grave, qui leurs laisseront des traces à
vie, comme en témoigne plusieurs articles d’interview de gymnastes à la
retraite :
Article du journal « Le Monde », avec la gymnaste Emilie Le Penec, première
française championne olympique aux barres asymétriques en 2004 : «
En juin 2005, en dépit de chamboulements
physiologiques et d’une crise de croissance qui ont considérablement modifié
ses repères dans l’espace, Emilie Le Pennec remporte encore le titre européen
aux barres et le bronze au sol avant de se classer 5e des championnats du monde
au concours général en septembre. Mais le def a réduit son épaule droite en
capilotade. En décembre 2005, les médecins diagnostiquent une fissure sterno-claviculaire
: une entorse récurrente de l’articulation entre la clavicule et le sternum qui
la prive
définitivement de son agrès
fétiche. Elle prend sur elle, continue à travailler et multiplie les blessures
de compensations. Elle songe à 2008 et aux Jeux de Pékin, bien sûr, mais pas
pour y faire de la figuration. Fin septembre 2007, elle annonce la fin de sa carrière
sans tambour ni trompette. Sans amertume non plus. « Mon corps ne répondait
plus », explique-t-elle sobrement à l’époque ».
Article de
« Rue 89 », avec le gymnaste Cyril Tommasone. Il s’est déjà fait
opéré deux fois à 25 ans « à cause de l’usure » : « On
travaille souvent sur les mains et les bras plus que sur les pieds. Le corps
n’est pas fait pour ça. Les épaules et le coude souffrent le plus car je suis
spécialiste des arçons. Les poignets aussi, mais pour l’instant je n’ai pas de
souci avec.
Le sol et le
saut de cheval pèsent sur les jambes et le dos, à cause des impacts. Moi, mes
vertèbres vont bien. Mais je suis conscient qu’à 40 ans, mon dos sera plus
abîmé que celui d’un homme normal. Comme dans n’importe quel sport de haut
niveau.
Chaque « gym
» a des fragilités différentes. Moi c’est le côté gauche. C’est morphologique.
C’est mon bras d’appui : dès que je tourne, je tourne sur mon côté gauche.
Pourtant, je suis droitier.
On essaye
d’aller chez le médecin à la moindre alerte. Certaines périodes, c’est tous les
15 jours, d’autres tous les deux mois. Un kiné vient deux fois par semaines au
centre. »
On peut constater que la pratique de sport à haut niveau
peut engendrer des conséquences physique et psychique, notamment lorsque la
carrière d’un sportif de haut niveau s’arrêt brusquement à la suite d’une
blessure ou lorsque qu’ils subissent des surentraînements. Cela nécessite donc
un suivi psychologique important en collaboration avec la médecine du sport.
Les bienfaits du sport au quotidien
Le sport c’est bien, oui ! Mais
le sport de loisir et d’hygiène corporelle, dans une pratique régulière,
modérée et diversifiée (jogging, piscine, vélo,..). Une activité physique
régulière est nécessaire pour se maintenir en forme, de plus il a été mis en
évidence que l’activité physique diminue la mortalité notamment en ce qui
concerne les maladies cardiovasculaires, mais aussi les cancers.
L’exercice physique contribue au bon fonctionnement de tous les processus
physiologiques.
Quels sont les « sports de
santé » ?
Les sports de santé sont des
sports d’endurance qui peuvent-être recommandés à tous et qui ne demandent pas
d’être un sportif de haut niveau : La marche à pieds, le jogging, la
natation, le cyclisme, la corde à sauter (qui est une excellente prévention
contre la cellulite et les problèmes veineux des jambes), la danse et le tennis
de table font parties de ces sports lorsqu’ils ne sont pas pratiqués en haut
niveau.
Amandine Pastout